Avec un prix actuel à partir de 819 € la palette et une croissance des prix de 173 % depuis l’an dernier, le prix du pellet flambe ! En cause, le manque de sciure de bois en Belgique et dans le reste de l’Europe. En réaction, les acteurs du marché cherchent des alternatives. L’une d’elles est l’agro-pellet. Qu’est-ce que c’est ? Pourrions-nous utiliser ce combustible dans nos poêles et chaudières ?
L’agro-pellet
Il existe sur le marché des énergies renouvelables et de la biomasse, des pellets autres que les granulés de bois. Ces granulés, appelés agro-pellets sont fabriqués à partir de résidus végétaux et agricoles.
Déchets de culture de céréales, déchets de vignes, miscanthus, coques de noix, noyaux de fruits ou d’olives sont autant de restes de la biomasse qui permettent de fabriquer des granulés biocombustibles.
Avec une superficie agricole élevée en Europe, le potentiel de production de ces granulés composés de restes végétaux agglomérés est énorme. Pourtant, dans les faits, le nombre de tonnes de granulés biocombustibles fabriqués en Belgique et en France est très bas, proportionnellement à la production de granulés de bois.
Une utilisation domestique problématique
Et pour cause, l’emploi de ces agro-pellets dans nos appareils domestiques est loin d ‘être conseillé. Les pellets de biomasse ont un pouvoir calorifique différent. Leur teneur en chlore et leur taux de cendre sont plus élevés. De plus, leur température de fusion des cendres est plus basse.
Par conséquent, les agro-pellets sont loin de rencontrer les normes d’exigences pour être employés dans un système aux pellets de bois. Sous ce tableau, retrouvez le comparatif d’un agro-pellet avec un pellet répondant à la certification ENplus A1 :
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Paramètre
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Pellets de bois (exigences de classe ENplus A1)
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Agrocombustible (miscanthus, paille de blé)
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Chlore
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≤ 0,02 %
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0,19 à 0,22 %
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Soufre
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≤ 0,04 %
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0,08 à 0,15 %
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Taux de cendre
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≤ 0,7 %
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3 à 6 %
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Température de fusion des cendres
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≥ 1200 °C
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973 – 998 °C
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Source
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Référentiel ENplus, Part 3
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Wood Fuels Handbook, AEBIOM
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Avec plus de chlore et de soufre, les fumées sont plus acides et elles détériorent les conduits et les poêles.
Par ailleurs, plus de cendres implique un encrassement plus rapide et plus d’entretien pour vider le creuset. Couplez à cela le taux de fusion des cendres plus bas et le risque de formation de mâchefer dont vous pourrez difficilement vous débarrasser, est considérablement accru.
Vous l’aurez compris, nos installations ne sont pas prévues pour consommer des agro-pellets.
Leur potentiel reste toutefois intéressant pour l’avenir. L’agro-pellet pourrait constituer une alternative en cas de pénurie. À condition que l’industrie mette au point des systèmes permettant de profiter pleinement de cette énergie renouvelable.